Cet automne, ce sont les suivis « croissance et survie » qui ont permis de voir l’évolution des jeunes mulettes perlières réintroduites dans leurs cours d’eau respectifs.
Pour cela, les larves de mulettes, précédemment envoyées dans la station d’élevage en Bretagne, sont réintroduites dans le cours d’eau lorsqu’elles ont atteint la taille de 3 mm. Ces juvéniles sont placés dans des systèmes d’élevages in-situs (c’est-à-dire qu’elles sont introduites à l’intérieur de bigoudis (comme ceux du coiffeur), de silos ou de boîtes fixés dans les cours d’eau) afin de renforcer les populations de mulettes adultes encore existantes. Ces juvéniles sont mesurés deux fois par an pour calculer leurs taux de survie et de croissance. Cette année, au printemps, ce sont Claire et Freddy qui sont allés sur les trois cours d’eau concernés par le renforcement (l’Airou, la Rouvre et le Sarthon), et en automne, Mélissande et Johan ont pris le relais pour retourner sur les mêmes sites.
En analysant la croissance des jeunes mulettes de l’Airou, nous avons pu confirmer le critère favorable d’un site d’élevage in-situ. En effet, au printemps, un silo a été déplacé sur ce secteur et les juvéniles ont doublé leur taille en passant d’une taille moyenne de 6mm à 12mm en l’espace de 5 mois.
Cependant à cause des températures très chaudes, pendant l’été, les cours d’eau normands ont été sévèrement touchés par la sécheresse (augmentation de la température de l’eau et baisse des niveaux d’eau) ce qui a causé un stress hydrique chez les mulettes perlières. Sur la Rouvre, nous avons constaté une grosse mortalité des juvéniles et une des boîtes du Sarthon a dû être déplacée en urgence car la moitié de la boîte se trouvait hors de l’eau cet été.